Carnet de notes

CARNET DE NOTES

Pensées et réflexions sur certaines oeuvres

Extincsix

L’extinction des espèces

Nous voici à la sixième extinction. Échelonnés sur des millions d’années, La première, l’Ordovicien, a vu disparaître 60 à 70 % des espèces et la deuxième, le Dévonien, 75% des espèces. Il en a été ainsi pour le Permien-Trias (95%), le Trias Jurassique (95%) et le crétacé-tertiaire où 76% des espèces dont les dinosaures ont disparu.

La durée de vie d’une espèce est habituellement de l’ordre de 5 à 10 millions d’années; les vertébrés peuvent exister à peine 1 million d’année; l’humain (homo sapiens) existe que depuis 200 000 ans.

Mais depuis 500 ans, 7 à 13% des espèces vivant sur terre ont disparu (~200 000) ; 320 espèces de vertébrés se sont éteintes; 80 des 5 570 espèces de mammifères n’existent plus.

La question qui tue: l’humain survivra-t-il à cette prochaine extinction massive?

Et surtout, cet ‘après’ correspond-il au monde que nous voulons léguer à nos enfants?

Le temps de l’insouciance est terminé…

Janvier 2023

Lédomia

Je suis musicaliste.

En remontant la portée s’animent les notes que ma muse s’amuse à insinuer.  Projetée par son souffle et poussée de ses caresses, une mélopée surgit de mon âme.

Les tons s’ajustent, la mélodie prend forme et s’harmonise. L’ambiance se crée. De son pied de clé de sol, je lance le mouvement; vigoureux mais toujours en douceur.

Les rythmes s’enchaînent et sinuent en poursuivant leur montée. De ce seul trait, les sons se colorent et les couleurs se superposent, s’esquivent et se décomposent tel l’arc-en-ciel qui s’éveille, brille, se fond et s’éteint, sans plus.

Qu’elle vibre ou qu’elle souffle, qu’elle glisse ou qu’elle coule, ma partition s’élève et virevolte note après note avant qu’elles ne s’évaporent, une ronde s’amuse, elle aussi, à jouer au pied de vent.

Voilà pourquoi, grâce à la magie de ma muse, je suis devenu musicaliste.

Décembre 2018

Génilocée

Le Génie du lieu.

Le Génie du lieu prend vie dans l’existence des objets, des formes qui composent la nature et notre environnement. Parfois, lorsqu’un humain attentif côtoie son espace et son habitat, le Génie entre en contact avec l’intrus. Il lui montre ses empreintes, lui dévoile quelques secrets…

À nous d’écouter et de voir ce qu’il a à raconter.

Mars 2018

La Saliflore

Au cours d’une de mes promenades vers le cap à la Baleine, un petit matin de janvier, Un génie du lieu m’a fait signe. Je me suis approché des rochers qui bordent la marée de l’estuaire à la pointe à Gaz, là où la rivière Malbaie rencontre le Saint-Laurent. Durant la nuit, avec son complice le vent, le génie avait dégagé de sa neige un petit espace de rivage. Il me montra : la rarissime saliflore boréale avait fleuri, après plus de 100 ans !

Il faisait moins 30° C.

Janvier 2018

La Chimère

Voici que Pibo, tout comme Bellérophon, s’en est pris à la chimère. Créature de l’esprit qui s’infiltre sournoisement dans l’imaginaire des hommes, et s’amuse à transformer leurs rêves en folies intérieures, se nourrissant avidement de leurs peines et de leurs misères. Monstre mythique aux milles formes, «La Chimère» de Pibo est enfin démasquée. Voyez comment elle lui est apparue avant son anéantissement.

Mars 2016

Tresheir Drostae

En 2015, la France a vécu sous le choc. Il y a eu Charlie Hebdo et puis Le Bataclan avec ses suites et poursuites. Que d’émotions! Que d’incompréhensions! Que d’appréhensions qui, aujourd’hui, hantent les coeurs de toute la Communauté européenne. Bien sûr que devant ces éclats, l’occident, du mieux qu’il peut, tente de se raisonner et de n’y voir qu’une guerre de sectes dont il est un simple «innocent». Comment ne pas rester indifférent devant l’ampleur de cette guerre qui, rappelons-le, se manifeste bien plus dramatiquement sur le continent africain et dans les pays arabes. D’où viennent les migrants qui viennent déranger notre petit confort capitaliste? Qui leur a vendu les armes qui détruisent leur foyer et leur vie?

Tresheir Drostae, c’est une trace dans ma mémoire. Une trace pour me rappeler que cette calamité du 21° siècle n’est que le fruit de ce que nous avons semé.

Janvier 2016

IP#9

Pour une odeur de parfum

Je marche sur les pas de la parfumeure Isabelle Michaud à Rio de Janeiro, dans la verdure du Jardim Botânico et le sable d’Ipanema, ao posto 9. Les souvenirs olfactifs alimentent les émotions et l’imagination ; ils stimulent également les formes et les couleurs. Parfumerie et sculpture se rencontrent ici. Ip#9 est Inspiré du parfum Ipanema Posto Nove.

Je n’ai jamais mis les pieds dans le sable d’Ipanema mais à l’instar du Posto 9, la plage des Salines en Martinique m’est bien connue. Elle est surtout fréquentée par la population locale. Je garde un souvenir puissant de cette sensuelle odeur du lieu occupé par le joyeux mélange des familles et de la jeunesse martiniquaise. J’entends encore les rires et facéties des enfants de tous âges et le brouhaha des jeux ; je ressens les arabesques joviales de la séduction. Je revois aussi la danse chantée de la dame occupée à son petit foyer de bois.

Ces moments précieux pour moi ne seraient pas complets sans cette singulière odeur du mélange d’essences de végétation tropicale, du sable à la fois brûlant et rafraichi par la brise saline, l’odeur sensuelle des garçons et des filles amusés à leur cour. À ce cocktail, j’ajoute les arômes et les bouquets sucrés et épicés des grillades et autres gourmandises locales…

IP#9 a été conçu pour le plaisir des yeux, sous tous ses angles, comme Ipanema Posto Nove pour le plaisir des nez…

Juin 2015

Élévation

Mater Materia : prendre conscience de son existence, c’est devenir vivant

Pointe-au-Pic, Charlevoix, août 2011

La conscience écologique a un réel impact dans la mesure où l’action individuelle rejoint l’ensemble de la communauté. Composée à partir d’objets résiduels et de déchets, Élévation met l’emphase sur la cohérence possible entre la diversité et les matières recyclées. Par le simple geste de cueillir, le souci de récupérer et un soupçon de créativité, la juxtaposition de ces matériaux transforme le contenant d’une poubelle en œuvre d’art. Même la murale est le fruit d’une œuvre recyclée. Voilà bien une version élevée et écolo de l’arroseur arrosé!

Août 2011

Belian

Agréable journée. Que de satisfaction !
Comment raconter ? Une idée a germé à la vue de tous ces bouts de bois
qui dormaient depuis … depuis trop longtemps.

Une idée, c’est peu dire. Plutôt une tornade de formes, de lignes, de courbes qui s’alignent, se dressent et s’élancent dans un élan, figé dans le temps.

J’imagine un grain qui germe, l’éclosion de la vie qui, inexorablement, se dresse et se forge.

Je vois aussi dans ces champs, toutes ces cultures, cette vie végétale généreuse, ces brindilles, ces blés, ces avoines qui n’en finissent plus de plier et de céder à la volonté du vent.

Ce vent presque toujours présent sur ces plateaux de Beauce. Ce vent qui fait chanter les arbres bordant la forêt qui siffle jusque dans mon refuge, par les fenêtres de ma chambre. Éole règne. Il fait plier l’échine de ces bois et impose le salut.

Drôles d’idées que j’ai eues à la vue de ces planches dormantes. Elles auront une deuxième vie, un deuxième souffle; symbolique. Leur seule utilité dorénavant sera de provoquer la curiosité. Pour un temps…

Voilà comment a été conçu « Belian ». Une empreinte a germé dans ce Beau Lieu garni de vent.

Le lendemain soir, Belian a grandi. Elle a pris sa forme, son élan. C’était comme un accouchement, un germe qui éclos, un bébé qui accouche. Voilà !

Reste bien quelques trucs à installer ici et là, question de parfaire une beauté et de maquiller une allure finale.

Restera le temps qui, petit à petit, fera son œuvre. La patine du bois chauffée par le soleil, le tortillage des brins séchant et courbant vers ici ou vers là. Certains tomberont. Comme les vieux!

Elle atteindra sa maturité à l’automne ou peut-être bien au printemps prochain!

Voilà comment Belian est né.

Août 2005